Reprendre le boulot et maintenir son allaitement n’est pas toujours chose aisée. Nous avons voulu savoir comment certaines mamans parmi nos clientes y sont parvenues. Entretien avec Élodie, maman de 33 ans d’un petit garçon de 20 mois.
Pourquoi avez-vous choisi d’allaiter votre enfant ?
Mon enfant est né avec un mois et demi d’avance. Il a donc passé 3 semaines à l’hôpital après sa naissance en service de néonatologie. J’ai donc décidé de l’allaiter pour lui donner le meilleur et lui permettre de prendre toutes les forces et anticorps nécessaires pour son développement. Le démarrage a été relativement compliqué car trop faible pour téter aux seins. Le tire-lait a donc été pour moi d’un grand recours. Nous lui donnions le lait tiré soit par biberon, soit via sonde.
Comment avez-vous réussi à concilier vie pro et allaitement ?
J’ai la chance de travailler dans une entreprise équipée d’une infirmerie. Donc dès que j’ai un moment de libre, je m’y éclipse pour tirer mon lait: une fois le matin et une fois l’après-midi. Puis le soir avant de me coucher, je tire également une fois.
Quels conseils pouvez-vous donner à une maman qui souhaite reprendre le travail tout en continuant son allaitement ?
A la reprise au travail, essayer de tirer son lait 2 à 3 fois par jour pour bien stimuler la lactation (2 fois la journée et 1 fois le soir avant de se coucher).
Il ne faut pas s’inquiéter d’une baisse de lactation les premiers mois lors de la reprise la du travail : Lorsque j’ai repris le travail, mon enfant n’avait pas encore 5 mois. Vers ses 6 / 8 mois, il refusait très souvent le sein et buvait au biberon mon lait, j’ai cru que cela signifiait à ma grande tristesse la fin de mon allaitement. Mais en réalité non. Cela devait être dû aux journées chez sa nounou, il s’habituait aux biberons. Entre temps nous avions pris une semaine de vacances et là ma plus grande joie: à partir de ce moment, mon fils a repris sans problème le sein. Depuis je n’ai plus rencontré cet obstacle. Mon tire lait m’a encore une fois été d’un grand recours à cette période. Ce qui a sauvé mon allaitement.
Un conseil pour terminer : expliquer à la personne qui gardera vos enfants la journée de ne pas donner le biberon trop à la verticale afin que le lait ne colle pas trop vite par exemple.
Sur son lieu de travail, une maman a le droit à une heure par jour consacré à son allaitement. Que pensez-vous de cette mesure mise en place par la loi ?
Heureusement que cette loi existe. En revanche, il est navrant que cette loi soit limitée dans le temps : premier anniversaire de l’enfant. J’ai de la chance que l’infirmerie m’autorise encore à tirer mon lait malgré les 1 ans passés de mon enfant. Mais cela entraine un sentiment de culpabilité malgré tout, alors qu’il n’y a rien de plus naturel.
Quel était votre rythme allaitement ? Une journée type ?
Les weekends et en vacances j’allaite au sein à la demande. En semaine lorsque je travaille: Avant de partir vers 7h au réveil, mon enfant tête aux seins. Puis je tire mon lait une fois le matin vers 11h, et une seconde fois l’après-midi vers 15h30. En rentrant le soir : mon enfant tête aux seins vers 18h45, la tétée « les retrouvailles ». Et une autre fois vers 20h pour la tétée « câlins » Très régulièrement aussi mon garçon se réveille une fois la nuit entre 2h à 5h du matin: « tétée câlin et réconfort » avant de s’endormir à nouveau.
Pour terminer, en quoi la location d’un tire-lait a-t-elle était un soutient ?
Tirer son lait au travail nécessite de jongler entre les réunions, l’infirmerie et les déplacements. Donc ce n’est pas toujours simple. Cependant la location d’un tire-lait m’a beaucoup aidé durant les quelques mois après ma reprise d’activité où mon enfant refusait très souvent le sein. Le tire-lait m’a permis d’allier allaitement et travail.