L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a fait de l’allaitement maternel une des priorités de son engagement pour la santé du nouveau-né. Si le taux d’allaitement en France progresse un peu plus chaque année, il est encore loin d’atteindre le niveau observé dans d’autres pays européens. Manque de formation du personnel soignant, accompagnement défaillant des jeunes mamans, transmission familiale souvent inexistante, les raisons de ce désaveu sont multiples. Pour les femmes enceintes et les futurs papas qui se posent des questions sur les bienfaits et la nécessité de l’allaitement, prendre connaissance des recommandations de l’OMS est une première étape importante. Une caution scientifique qui permet de mieux comprendre tout ce que l’allaitement apporte aux bébés, et à leurs mamans.
Moins de 40% des enfants de moins de 6 mois sont allaités exclusivement au sein dans le monde. Le lait maternel est pourtant l’aliment idéal pour les bébés. Il lui donne les calories et nutriments dont il a besoin pendant ses premiers mois, et ses bienfaits sont ressentis bien au-delà. Le lait maternel couvre en effet la moitié des besoins nutritionnels de l’enfant entre 6 mois et 1 an et jusqu’à 1/3 pendant sa deuxième année. L’OMS recommande donc cet allaitement exclusif pendant 6 mois avant l’introduction progressive d’autres aliments. Mais la période de la diversification ne doit pas signifier l’arrêt de l’allaitement. Le lait maternel doit rester l’aliment principal de l’enfant jusqu’à un an et l’allaitement au sein se poursuivre jusqu’à 2 ans et même ensuite.
L’OMS va plus loin dans ses recommandations et donne des conseils précis pour un bon démarrage de l’allaitement :
– L’allaitement au sein doit commencer dans l’heure qui suit la naissance, en peau à peau pour favoriser la lactation. Cette fameuse tétée d’accueil est aujourd’hui proposée même aux femmes qui ne souhaitent pas allaiter, tout est bon à prendre pour le nourrisson et le précieux colostrum a des bienfaits sans égal.
– Le bébé doit être allaité « à la demande », nuit et jour et aussi souvent qu’il le souhaite. La période où on recommandait de « caler » le bébé allaité au sein comme un bébé allaité au biberon est révolu. Le lait maternel est plus digeste et digéré plus vite par l’enfant, c’est la raison pour laquelle il peut réclamer plus souvent et de manière plus irrégulière.
– Éviter les biberons et les tétines. Cela permet d’éviter la fameuse confusion entre la tétine et le sein et, au démarrage de l’allaitement, il est donc préférable d’allaiter exclusivement au sein.
L’OMS s’adresse en priorité aux pays en développement où le lait maternel reste le plus fiable sur le plan nutritionnel et sanitaire, en raison des risques d’épidémie et de l’utilisation d’eau non potable. Dans nos pays développés, l’allaitement au sein peut alors sembler moins indispensable. Pourtant ses bénéfices sont multiples, tant pour le bébé que pour la maman. Le nourrisson est ainsi mieux protégé contre de nombreuses infections et contre les allergies grâce aux protéines ingérées par la mère et présentes dans son lait. On a également observé une diminution du risque de cancers du sein et des ovaires chez la femme ayant allaité. Au fur et à mesure des études menées par les chercheurs, les recommandations évoluent et des études scientifiques viennent confirmer les bienfait de l’allaitement. Il est donc intéressant de se tenir régulièrement informés sur le site de l’OMS mais aussi de mener une veille sur ce sujet qui fait régulièrement l’actualité.