Les allergies et les intolérances alimentaires

Une allergie alimentaire est une réaction du système immunitaire qui considère l’ingestion d’une substance contenue dans un aliment comme un élément nocif pour l’organisme. Le corps libère de l’histamine pour se protéger et c’est précisément cette molécule qui entraîne des réactions désagréables voire potentiellement dangereuses pour l’individu.

 

L’allergie : un dépistage et une prise en charge précoces s’imposent

Il existe 14 principaux aliments allergènes chez l’enfant : le lait de vache, les arachides, le poisson, l’œuf, les fruits de mer, les céréales riches en gluten (contenu dans le blé, le seigle, l’avoine, l’orge, etc), le soja et le céleri. Depuis 2007, une directive européenne impose aux industriels de les faire apparaître sur les emballages de leurs plats cuisinés.  Car si aujourd’hui environ 8% des enfants présentent des réactions allergiques à des aliments, ils n’étaient que 1% en 1970. Plusieurs facteurs à cela. Certains chercheurs attribuent au lait maternel des avantages anti allergènes et feraient le lien entre l’augmentation des allergies alimentaires et la baisse de l’allaitement maternel dans nos sociétés occidentales contemporaines. C’est surtout l’omniprésence de l’alimentation industrielle et la diversification alimentaire trop précoce qui en seraient la cause. En effet, selon une étude finlandaise, donner à un bébé 4 aliments avant l’âge de 4 mois triplerait le risque qu’il souffre d’eczéma alors que le lait est le seul aliment indispensable avant 6 mois.

Les symptômes d’allergie alimentaire sont nombreux : démangeaisons et plaques rouges (eczéma, urticaire), diarrhées et vomissements à répétition, difficultés à respirer, enflure des lèvres et de la langue.

Dans certains cas, l’allergène peut entraîner une réaction grave et mettre en danger la vie de l’enfant : c’est ce qu’on désigne par anaphylaxie ou choc anaphylactique. Cela peut entraîner un resserrement de la gorge, perte de connaissance, baisse de la tension artérielle, enflure du visage, vertiges et troubles respiratoires.

Les enfants les plus susceptibles d’être atteints par des allergies alimentaires sont ceux qui ont déjà une allergie alimentaire ou qui sont sujets à l’eczéma, l’asthme ou le rhume des fois, ou qui ont dans leur entourage familial proche des gens victimes d’allergies alimentaires.

Dans la plupart des cas, l’allergie de l’enfant disparaîtra entre l’âge de 5 et 7 ans. Mais s’il est courant que l’allergie au lait s’atténue ou ne soit plus qu’un mauvais souvenir, il sera difficile pour l’enfant de se débarrasser de celle aux œufs ou au poisson.

Intolérances alimentaires :de petits désagréments au quotidien

Il ne faut pas confondre les allergies et les intolérances alimentaires. Ces dernières peuvent provoquer une gêne chez l’individu mais ne présentent pas de danger.

Les symptômes sont essentiellement des ballonnements, des douleurs abdominales, des gaz, des gonflements, des selles molles.

Les intolérances alimentaires sont elles aussi en augmentation chez les enfants. Elles sont liées à la production insuffisante d’enzymes nécessaires pour que l’organisme digère correctement certains aliments. Par exemple, 38% des Français seraient intolérants au lactose car leur corps ne produit pas assez d’enzyme appelée lactase. Elle ne se manifeste généralement qu’après l’âge de 3 ans. L’enfant qui présente une intolérance aux produits laitiers devra donc compenser en s’approvisionnant en calcium par d’autres aliments comme les amandes, le lait de soja enrichi, les oranges, les brocolis…

De l’importance de mener la diversification avec prudence !

Pour identifier quel est l’aliment en cause en cas de réaction allergique, il est conseillé d’introduire un seul aliment à la fois et en petite quantité au moment de la diversification. Par exemple, si votre enfant est allergique aux arachides, il est rare que les symptômes apparaissent dès la première fois qu’il en mange. Evitez les aliments crus lorsqu’il en mange pour la première fois car la cuisson réduit les effets allergènes (notamment pour les légumes et les fruits)

Il est difficile de déterminer par soi-même s’il s’agit ou non d’une allergie. La première étape est donc de consulter son pédiatre ou médecin généraliste qui prescrira une prise de sang puis vous dirigera ensuite vers un allergologue si c’est nécessaire.